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Commentaire | Le coup de force, c’est maintenant !

Même si le gouvernement ne parvient pas toujours à trancher sur la spéculation et la pénurie des produits alimentaires, en dépit des  moyens de lutte qu’il se donne, il serait quand même impératif d’assurer un certain équilibre pour que la conjoncture actuelle ne puisse pas masquer une autre réalité; celle des laissés-pour-compte, comme tous ces Tunisiens et toutes ces Tunisiennes au faible revenu et qui n’arrivent plus à soutenir le rythme effréné de la cherté de la vie.

Ceux qui détiennent le pouvoir du monopole et de la spéculation s’en donnent à cœur joie et sans scrupules. Ils renvoient ainsi à un rejet de la règle. Un rejet qui s’ancre de plus en plus dans une défiance envers l’ensemble des institutions supposées faire respecter la loi et veiller à l’équilibre du marché.

En cette conjoncture économique difficile, éprouvante et désagréable, mais surtout épuisante et douloureuse pour la majorité des Tunisiens, évoquer la vertigineuse dégradation du pouvoir d’achat des Tunisiens ne sera pas de trop. Cela est d’autant plus regrettable, plus désolant, que l’activité économique est marquée aujourd’hui par les dépassements de tous genres.

Certes, toute contrainte est aujourd’hui fortement rejetée, mais la persistance des comportements déviants s’explique aussi par un déficit d’autorité. L’incapacité du ministère du Commerce et de ses équipes de contrôle à faire respecter la loi est liée, d’une part, au rejet de l’autorité par les spéculateurs, mais également à l’inaptitude des instances responsables d’incarner une autorité associée à un ordre bien défini.

Il  n’y a pas cependant que cela. Les dépassements de certaines parties, connues pour leur appartenance politique, font partie du quotidien de leur champ d’action. Tout cela ne fait que leur ôter toute crédibilité politique, notamment lorsqu’il s’agit de comportements et de pratiques qui écornent l’image de certains partis qui ont pourtant besoin de préserver leur fiabilité et leur crédit à l’égard des Tunisiens.

Aujourd’hui, les dérapages des certains acteurs politiques ont pris une nouvelle dimension, une autre signification. Au moment où ils sont frappés du sceau de comportements déficients, leurs attitudes et leurs agissements touchent même ce qu’on appelle communément les produits alimentaires de grande nécessité pour les Tunisiens.

Une interrogation peut à ce propos pousser l’analyse du débat sur la situation financière du pays. Elle se situe au niveau de l’utilité sociale. En plus de dix ans de règne, qu’ont donné et apporté ces politiques aux Tunisiens ? Rien que des promesses éphémères et jamais tenues et même pas un quelconque motif d’espérance.

Mais au-delà de l’incapacité de la plupart de ceux qui s’étaient érigés à un moment donné en décideurs, c’est leur manière de procéder aujourd’hui qui est ainsi mise en cause. Leurs réactions sur tout ce qui se passe actuellement dans le pays ont pris une mauvaise tournure, surtout avec des dérapages qui désavouent les valeurs et les principes de l’action politique. Ils ne prennent jamais, ou presque, en considération la réalité économique et sociale du pays. On a toujours affaire à des hommes et à des pratiques qui incitent aux comportements douteux.

Finalement et même si le gouvernement actuel ne parvient pas toujours à trancher sur la spéculation et la pénurie des produits alimentaires, en dépit des  moyens de lutte qu’il se donne,  il serait quand même impératif d’assurer un certain équilibre pour que la conjoncture actuelle ne puisse pas masquer une autre réalité ; celle des laissés-pour-compte comme tous ces Tunisiens et toutes ces Tunisiennes au faible revenu et qui n’arrivent plus à soutenir le rythme effréné de la cherté de la vie.

Il faudra certainement du temps, encore du temps, beaucoup de temps, pour que l’économie de la Tunisie puisse vraiment se remettre sur la bonne voie. Au point où elle en est aujourd’hui, il est vital d’abattre la forteresse de la nullité, de recomposer les priorités et de redéfinir les prérogatives des uns et des autres. En somme, de s’appuyer sur les vraies valeurs du travail et de la culture, voire du devoir de performance.

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